rencontre avec son égo

                                               Portrait de grand-mère

Je viens juste de lire sur mon smartphone l’interview
d’un jeune photographe autour d’un documentaire en centre Afrique. Une forme de
jalousie en rapport à une vie trop hermétique m’agite les efforts de réconforts
. Me vient à l’esprit sans trop pour autant d’aigritude la question sur la part
d’égoïsme et de volonté d’être au milieu d’un tout . Qu’en est-il au regard de
mes diapositives étalées sur la présente table, qu’en est-il sur l’échelle des
reconnaissances, quelle importance cela a-t-il ? 

  Cette visite à cette dame , ma grand-mère , et sa
visite reportée sur vingt-sept ans, vingt-sept années écoulées de belles
phrases repoussées, de souvenirs lissés avec le temps. En arrière-cour aucun
drame familial, tout au plus ce petit retrait français aux relations
familiales, ce petit égocentrisme sculpté par les nécessités et que d’aucun ne
fait le pas à chaque barque qui dérive, oubliant son port d’attache.

 J’ai alors mon café au centre, à gauche sur écran
le portrait d’une jeunesse sur d’elle, conquérante sur le terrain de guerre
perdue et de ses photos colorées de misère, et à droite une silhouette , la
nature morte d’un saladier de mirabelle. Je me demande quel côté est légitime à
représenter l’égoïsme ? Et celui-ci n’est il pas indispensable pour rendre
compte ?

Mais parlons de ces photos, elles sont comme la
démarche, bancale et incomplète, timide et réservée, virée d’un peu de honte,
mal exposée et aléatoirement déclenchée. J’avais pourtant tout prémédité, la
notion de diapositive, un portrait rapproché, une prise de son dédiée et un
concept à l’anthropologie bien cadré. Mais alors le seul plan rapproché que
j’ai eu est celui de cet égoïsme , c’est lui qui m’est apparu en portrait, un vrai modèle à magasine philo. Alors
tout s’est dérouté, les temps de pose, les couleurs, les concepts, il n’en
reste que quelques diapositives et un petit brouillon de café…..Mais une belle
rencontre .

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